Lyon est connue pour être la capitale de la gastronomie, de la soie et de la rose. Et saviez vous que la région lyonnaise était réputée pour sa richesse en graines, en fruits et en légumes qui ont inspiré les plus grandes cuisines ?
Quatre ingrédients indispensables
Au 16e siècle, quatre ingrédients de la région lyonnaise composent la recette unique qui fera d’elle la marmite de la culture : le climat propice, l’imprimerie, la botanique et la médecine.
Vous vous demandez comment tout cela peut être lié ? Lyon est au carrefour de trois climats (méditerranée, alpin et continental), l’imprimerie fait rayonner les savoirs botaniques (Encyclopédie de l’alimentation De re cibaria en 1560, et L’Histoire générale des plantes de Jacques Dalechamps en 1586), la botanique sert pour la médecine et les médicaments sont constitués à base de plantes et d’aliments.
Une ville cosmopolite
En 1520, 35 000 âmes vivent à Lyon et elles seront 75 000 au milieu du 17e siècle. C’est à ce moment là que la ville devient cosmopolite : italiens, allemands, espagnols, savoyards et bourguignons arrivent avec leurs traditions culinaires et des sacs remplis de graines, de légumes et de fruits.
Les vergers, potagers et jardins fleurissent dans la ville et la production dans les campagnes prospère et rayonne. Si bien que l’on retrouve les melons d’Ampuis sur la table du roi Henri IV.
Ecole d’agriculture d’Ecully
En 1787, le plus grand agronome français, l’abbé Rozier, fonde la première formation agricole gratuite et publique de France à Vaise.
Aujourd’hui, vous la connaissez sous le nom d’Ecole d’agriculture d’Ecully. À cette époque, la pomme de terre avait déjà conquis le coeur des lyonnais qui inventeront plus tard leur célèbre paillasson !
Plusieurs variétés aux noms appétissants
À partir du 19e siècle, le travail des pépiniéristes, jardiniers et maraîchers donne naissance à de nombreuses variétés aux noms appétissants (voir encart). Puis certaines de ces espèces vont s’imposer en France comme le cerisier Burlat de Gerlan (1915), l’abricotier le Bergeron de Saint Cyr au Mont d’Or (1920) ou encore le cardon de Vaulx-en-Velin.
Monoculture et standardisation
Après 1945, l’agriculture devient intensive et industrielle. La monoculture et la standardisation entrainent la disparition de 80 % des légumes et des fruits qui faisaient la richesse de notre région. Cela suscitera des inquiétudes de la part de scientifiques et d’intellectuels qui se mobiliseront plusieurs décennies plus tard.
Un patrimoine oublié et perdu retrouvé !
En 2008, le centre de Ressources de Botanique Appliquées (CRBA) est créé pour tenter de retrouver ce patrimoine oublié et perdu.
En 2013, le CRBA a retrouvé une centaine d’espèces (sur plus de 150 disparues) dans des potagers, des collections et des conservatoires botaniques. Le CRBA découvre alors que l’Institut Vavilov à Saint-Pétersbourg possède 270 variétés lyonnaises dont 80 vont être rapportées pour les faire pousser dans différents jardins.
Et l’un de ces jardins se situe à Collonges au Mont d’Or ! Depuis 2016, sur le plateau de Moyrand-Charézieux, ce jardin permet aux anciennes graines retrouvées de commencer une nouvelle vie en évoluant avec notre environnement actuel : maladies émergentes, ravageurs, changement climatique, défis alimentaires…
Un article rédigé par le service communication