Collonges au Mont d'Or

Souvenirs des hivers de mon enfance, au début des années 50… par un habitant, descendant d’une famille ancienne de Collonges.

« Un élément essentiel des fêtes de fin d’année a disparu : la neige en abondance.

Très présente et en bonne épaisseur, souvent dès le début du mois de décembre, le manteau blanc transformait la vie des agriculteurs qui peuplaient alors le village. A la place de l’école Monsieur Paul, un pré en pente partait du haut des grandes Balmes. Durant la récréation, les luges étaient de sortie !

Des jeux d’hiver


Pas de luge à la maison ? Qu’à cela ne tienne, certains ustensiles se voyaient détournés de leur usage habituel. Ainsi, de jeunes habitants du haut de Collonges utilisaient une échelle en guise de bobsleigh à six. Chacun assis sur un barreau et hop, ils dévalaient la rue du Vieux Collonges jusqu’à la route de Saint-Romain. Ou plutôt dévalaient la Cargot, la rue ainsi surnommée car on la gravissait comme un escargot.

Ces jeux de glisse présentaient leur part de danger. C. Décrand lancé à fond dans la même rue s’en écarta et termina miraculeusement sa course entre 2 poteaux de vignes. Eh oui, car en ces temps pas si lointains, une vigne bordait la rue du Vieux-Collonges.

Autre jeu d’hiver dans la cour de l’école : nous tassions soigneusement la neige avec nos pieds et le soir, avant de partir nous arrosions la piste ainsi formée pour qu’elle gèle la nuit venue. Et le lendemain concours de glissades ! Les plus malins se chaussaient de galoches à semelle de bois. Elles glissaient bien mieux que les souliers d’hiver cloutés par le père Loquet, le cordonnier du village de l’époque.
Nous n’étions pas très pressés de rentrer en classe !

De bonnes gaufres

Les jours de neige étaient aussi souvent synonymes de gaufres cuites sur la cuisinière avec le gaufrier formé de six cœurs car plus de travail à l’extérieur et donc du temps pour cuisiner.

La Saône gelée

« Les hivers étaient nettement plus rigoureux. En février 1956, j’ai traversé la Saône à pied sur la glace devant L’île Barbe là où la glace s’était accumulée formant une belle banquise ! » Les économies d’énergie existaient déjà. On peut lire aussi au dos d’une carte postale datée du 31 décembre 1917 :

(…) On ne va pas mal malgré le froid que nous avons, nous sommes dans la neige, la Saône est gelée, nous avons -18°. Heureusement que nous avons du charbon et du bois pour nous chauffer. Le poêle ronfle, mais si ça durait 2 mois, on verrait vite la fin de nos provisions.

Au dos d’une carte postale datée du 31 décembre 1917

Un article rédigé par l’association Au fil des Mémoires